Bruxelles, Le 13 Mars 2024

La semaine dernière, la France est devenue le seul pays à consacrer aujourd’hui la « liberté fondamentale » d’avorter. Cette semaine, le président Emmanuel Macron a annoncé un processus de légalisation de l’euthanasie.

La formulation de l’inscription constitutionnelle sur l’avortement a été proposée en 2022, en réponse à l’abrogation de l’arrêt Roe vs Wade par la Cour suprême des États-Unis. Réagissant à la fois à la politique américaine et au soutien national, Macron a décidé de garantir l’avortement par le biais de la Constitution.

Les efforts politiques ne se limitent pas aux frontières de la France. Le jeudi 14 mars, le Parlement européen débattra de l’inclusion du droit à l’avortement dans la Charte des droits fondamentaux de l’UE.

Vincenzo Bassi, Président de la FAFCE, déclare: « La réalité reste qu’il n’y a pas de droit à prendre une vie. Soyons clairs, cette proposition de faire de la France le seul pays où l’avortement est un droit constitutionnel est motivée à la fois par le besoin de Macron d’obtenir un soutien politique national et par une réaction à la décision de la Cour suprême des États-Unis, puisque la proposition a été faite à l’origine peu après l’annulation de l’arrêt Roe v Wade.

En Europe, le principe de subsidiarité est essentiel : les États-nations souverains doivent pouvoir légiférer sur des questions de politique nationale. Or, les législateurs français favorables à l’avortement prétendent que l’avortement est un droit de l’homme. Une telle chose n’existe pas, comme l’a établi la Cour européenne des droits de l’homme. Avec la polarisation du populisme en Europe, nous ne devons pas être surpris si des changements similaires sont tentés dans d’autres pays du continent. Il s’agit évidemment d’un danger pour les enfants à naître, mais aussi d’une menace pour le droit à la dissidence. Les enfants à naître doivent être protégés, de même que les libertés de ceux qui ne sont pas d’accord avec cette décision politique. Nous devons donc nous battre sur deux fronts : le droit à la vie et la liberté d’expression.

L’avortement est une conséquence de cette époque de solitude et d’individualisme, où les gens se sentent isolés des communautés et où les enfants sont considérés comme un fardeau. Nous sommes en faveur de la vie et nous sommes également en faveur du choix – le choix pour les femmes d’avoir des enfants et pour les communautés de se développer grâce à de nouvelles vies. Une véritable politique en faveur des femmes soutiendrait les mères en ces temps de crise. Nous ne pourrons relever les immenses défis d’aujourd’hui qu’en nous engageant en faveur de la dignité humaine et de la vie, et non de la culture de la mort et du gaspillage contre laquelle le pape François ne cesse de mettre en garde. Les familles et les communautés doivent être au centre de cet effort, car elles sont la pierre angulaire de la société.

Nous soutenons la campagne de nos associations membres, telles que la CNAFC, au lieu de raconter des histoires qui divisent les femmes et les enfants. Les familles ne sont pas un coût pour la société, mais plutôt un investissement. En ces temps d’isolement, les familles apportent une solidarité intergénérationnelle. Dans les périodes de dépression, les familles apportent la compassion. Dans les périodes d’obscurité, les familles apportent l’espoir ».

La CNAFC, membre de la FAFCE en France, a publié la déclaration suivante : Le lundi 4 mars, le Congrès français réuni à Versailles a voté l’inscription dans la Constitution française de la « liberté garantie aux femmes de recourir à l’interruption volontaire de grossesse ». Célébré comme une victoire historique, avec une forte majorité de 780 parlementaires sur 902 votants, des scènes de liesse parmi les congressistes, et la Tour Eiffel mise en mode scintillant et affichant « mon corps, mon choix », ce texte n’a été rejeté que par les voix de 72 parlementaires. L’AFC salue le courage de ces 72 députés et sénateurs qui ont maintenu leur opposition à cette constitutionnalisation malgré les pressions.

Le 24 mai 2023, le Président de la République a comparé la violence persistante dans la société à un « processus de décivilisation ». Ce processus ne se déroule pas seulement dans la rue. Il se produit aussi dans les lois injustes, a fortiori lorsqu’elles sont inscrites dans la Constitution. L’asservissement de la société n’est pas seulement le résultat des comportements individuels, puisque la loi fondamentale de la société méprise désormais la dignité de la personne et de la vie humaine. Cette « grande victoire » n’est que le signe de l’impuissance de l’exécutif qui a combattu un ennemi imaginaire et se ridiculise en prétendant écrire l’histoire, tout en violant les droits des « sans voix » et en refusant de regarder les femmes en détresse qui attendent d’être aidées et soutenues.

La France se croit « phare de l’humanité », comme l’a dit le Premier ministre, alors qu’elle participe à la mondialisation de l’indifférence à l’égard des familles et des femmes en difficulté, en ignorant leurs demandes d’aide psychologique, matérielle ou financière. Le sort des plus vulnérables, ‘quoi qu’il en coûte’, ne doit pas faire l’objet d’une manipulation politique ou émotionnelle, mais être considéré avec gravité et attention, afin de déployer des politiques dignes de la ‘fraternité’ inscrite dans notre devise républicaine ».