8 avril 2022

Les 7 et 8 avril 2022, la Présidence italienne du Conseil de l’Europe a présenté à Rome la nouvelle Stratégie du Conseil de l’Europe pour les droits de l’enfant pour 2022-2027.

Les enfants sont particulièrement vulnérables aux violations des droits de l’homme lorsqu’ils vivent dans des systèmes juridiques faibles et des « services de protection familiale et sociale et des systèmes de justice, d’éducation et de santé » médiocres. Conformément à son mandat de défense des droits de l’Homme en Europe, le Conseil de l’Europe a lancé une nouvelle stratégie pour une meilleure protection des enfants en Europe.

« Les stratégies [du Conseil de l’Europe] aident à identifier les besoins et à trouver des réponses adéquates, à définir des priorités et à intégrer efficacement les droits de l’enfant au sein du Conseil de l’Europe, en mobilisant toutes ses forces autour d’une vision et d’un programme partagés. Les stratégies fixent des jalons clairs qui peuvent être évalués et revus périodiquement pour assurer le progrès et le succès. »

Avec la guerre en Ukraine, le Conseil de l’Europe a également annoncé que les droits des enfants dans des situations de crise et d’urgence seraient une nouvelle priorité de la Stratégie. La Stratégie repose désormais sur six axes prioritaires, qui restent similaires à ceux de l’ancienne Stratégie 2016-2021 :

  1. Absence de violence pour tous les enfants
  2. Égalité des chances et inclusion sociale pour tous les enfants
  3. Accès et utilisation sécurisée des technologies pour tous les enfants
  4. Une justice adaptée aux enfants pour tous les enfants
  5. Donner la parole à chaque enfant
  6. Les droits de l’enfant dans des situations de crise et d’urgence

Une tolérance zéro pour la violence contre les enfants, sous toutes ses formes

En ce qui concerne la première priorité – les enfants à l’abri de la violence – le Conseil de l’Europe adoptera une politique de tolérance zéro et examinera les synergies avec la Stratégie de l’UE sur les Droits de l’enfant afin d’améliorer l’impact réel des deux stratégies. Elle examinera également la possibilité d’une adhésion de l’UE à la Convention du Conseil de l’Europe sur la protection des enfants contre l’exploitation et les abus sexuels (Convention de Lanzarote).

En outre, le Conseil de l’Europe sensibilisera aux nombreuses formes différentes de violence à l’encontre des enfants, notamment « l’intimidation, la cyberintimidation, la sollicitation d’enfants à des fins sexuelles (en ligne), les crimes de haine et la violence entre pairs, y compris les comportements sexuels préjudiciables des enfants ». Le même jour le Comité de Lanzarote a publié son nouveau rapport de suivi, axé sur les défis découlant des images et vidéos sexuelles générées par les enfants eux-mêmes.

Une attention accrue pour la protection des enfants en ligne

La pandémie de Covid-19 a vu l’augmentation des risques encourus par les enfants en ligne, en particulier d’exploitation sexuelle ou d’abus sexuels en ligne.

Pour la première fois, la Stratégie a inclus « l’exposition à des contenus pornographiques et à autres contenus préjudiciables » dans les différentes formes de cyberviolence. Comme le souligne la FAFCE, la visualisation de pornographie peut être assimilé à un viol cognitif pour les enfants, surtout en bas âge. L’exposition à la pornographie en ligne crée également des problèmes de dépendance chez les enfants. Dans la Stratégie le Conseil de l’Europe a souligné le défi de « prévenir la dépendance à l’environnement et aux technologies numériques, y compris la réalité virtuelle, et offrir des services de soutien aux enfants et aux familles concernés ».

En tant qu’action politique concrète, le Conseil de l’Europe « promouvra des cours d’éducation numérique, autant dans les écoles que dans des programmes complémentaires, pour les enfants, les parents et les autres adultes, concernant le potentiel des nouvelles technologies et les risques rencontrés sur le Web (par exemple, la cyberintimidation, le harcèlement, le harcèlement et l’exploitation sexuels, la fraude ou le vol d’identité et les dépendances) et soutiendrar l’accès à des services de soutien significatifs ».

La mise en œuvre de la Charte sociale européenne avec un soutien aux enfants par le biais des familles

La Charte sociale européenne est considérée comme l’un des instruments les plus exhaustifs de protection sociale et économique en Europe. L’un des rôles clés du Conseil de l’Europe est de surveiller et d’encourager la pleine mise en œuvre de la Charte, y compris pour les enfants. Cette priorité a été réaffirmée dans la Stratégie 2023-2027.

La mise en œuvre de la Charte portera une attention particulière à la coopération avec les familles, premières gardiennes des droits de l’enfant. Le Conseil de l’Europe « favorisera la participation des enfants et des parents à la conception et à l’évaluation des services destinés aux enfants et aux familles, ainsi qu’à la formation des prestataires de services ».

« Il est nécessaire de continuer à investir davantage dans les enfants et leurs familles, afin de garantir que tous les enfants, quel que soit leur statut, aient le même départ dans la vie et les mêmes opportunités pour réaliser leur potentiel ».